La Princesse de Clèves : résumé

La Princesse de Clèves est un roman classique écrit par Madame de Lafayette et publié en 1678. L’histoire se déroule à la cour du roi Henri II au XVIe siècle, soit 100 ans avant que Madame de Lafayette ne l’écrive.
Le roman suit les tourments amoureux de la jeune et belle Princesse de Clèves, mariée à un homme pour lequel elle n’éprouve pas d’amour véritable. Elle tombe amoureuse du Duc de Nemours, mais lutte contre ses sentiments en raison de son sens de l’honneur et de son engagement envers son mari. Le roman explore les thèmes de l’amour, de la passion, de l’honneur et de la société aristocratique de l’époque.

Résumé détaillé de la Princesse de Clèves

Au moment où commence le récit de la Princesse de Clèves, c’est le roi Henri II qui règne en France. Il réunit à sa cour les nobles les plus ambitieux et les plus influents d’Europe. Il entretient depuis vingt ans une liaison avec Diane de Poitiers. Cette liaison est silencieusement tolérée par sa femme, la reine, du moins en apparence. La vie à la cour n’est jamais ennuyeuse : le roi aime toutes sortes de sports, les dames sont attirées par la poésie et la musique.

Quant à l’homme le plus convoité de la cour, il s’agit du duc de Nemours. Le duc est non seulement incroyablement beau, mais aussi aimable et charmant, et se comporte toujours avec gentillesse envers ses nombreuses admiratrices. Lorsque la reine d’Angleterre meurt, le roi reconnaît sa sœur Élisabeth comme successeur, bien que ses prétentions soient contestables. Il envoie un émissaire à sa cour. On découvre alors que la nouvelle reine d’Angleterre a entendu parler du duc de Nemours et souhaite le rencontrer. Henri II demande au duc de profiter de cet intérêt et de se rendre en Angleterre pour faire la cour à la reine. Le duc accepte, mais il veut garder le secret au cas où la reine d’Angleterre le dédaignerait.

Mais celle-ci est prudente : sa mère, Madame de Chartres, l’a mise en garde contre les dangers que représentent les relations amoureuses. C’est pourquoi Mademoiselle de Chartres est fermement décidée à rester vertueuse. Toutes les dames de la cour ont des alliances et des brouilles entre elles, se tournant vers l’une des cinq femmes puissantes comme la duchesse de Valentinois, la reine, Marie d’Écosse, la reine de Navarre ou encore la sœur du roi, en fonction de leurs préoccupations. L’influence de la duchesse de Valentinois est la plus grande. Le réseau de coalitions et d’inimitiés est marqué par l’ambition et les amours, ce qui conduit à des constellations et des rapports de force sans cesse renouvelés.

Madame de Chartres envisage pour sa fille un mariage avec le Prince Dauphin, le célibataire le plus distingué de la cour, mais ce projet échoue après que le roi, sur les conseils de la Duchesse de Valentinois, se soit prononcé contre cette union. La réputation de Mademoiselle de Chartres en pâtit : Par crainte que le roi ne s’y oppose, personne ne veut l’épouser. Seul le prince de Clèves continue de montrer des intentions sérieuses et son voeu le plus cher, épouser Mademoiselle de Chartres est finalement exaucé. Cependant, il est clair dès le début que sa bien-aimée ne répond pas à ses sentiments : Mademoiselle de Chartres n’éprouve pour lui rien de plus que de l’estime et des sentiments amicaux. Le Prince de Clèves en éprouve beaucoup de tristesse, mais ils se marient malgré tout. Il espère que les sentiments viendront avec le temps.

Dès lors, le duc se tient à l’écart de toutes ses connaissances féminines et ne pense plus qu’à la princesse. Il garde toutefois ses sentiments secrets, bien que la princesse les ait devinés depuis longtemps. Elle non plus ne met personne dans la confidence. Néanmoins, sa mère reconnaît les signes du sentiment amoureux qu’éprouve sa fille et s’inquiète beaucoup pour elle.

La princesse apprend par sa mère que le duc a eu d’innombrables aventures et qu’il est soi-disant amoureux de Marie d’Écosse, appelée la Dauphine. La princesse est ébranlée et doute de sa perspicacité à comprendre les gens. Se pourrait-il qu’elle ait imaginé son intérêt ? Elle parle du duc avec la dauphine. Elle apprend qu’autrefois, il n’était pas hostile à la Dauphine, mais qu’entre-temps, son comportement envers elle a changé. La Dauphine a l’impression qu’il ne se souvient plus guère d’avoir été attaché à elle. Elle aimerait bien connaître les raisons de ce revirement.

Peu de temps après, Madame de Chartres tombe gravement malade. Dans ses derniers jours, elle appelle sa fille auprès d’elle : elle met vivement en garde la jeune femme contre le fait de céder à ses sentiments pour le duc et lui conseille de quitter la cour pour ne pas être tentée. Après la mort de sa mère, la princesse se rend effectivement à la campagne avec son mari pour y passer sa période de deuil. Elle est encore confuse et pleure sa défunte mère qui aurait pu lui indiquer la direction à suivre.

La princesse retourne à Paris avec son mari, où elle apprend par la dauphine que le duc serait éperdument amoureux d’une femme qui ne l’entend pas de cette oreille et dont il refuse de révéler le nom, même à ses amis les plus proches. Apparemment, il veut même renoncer à ses projets de courtiser la reine d’Angleterre pour cette mystérieuse bien-aimée.

Peu après, le duc explique à la princesse qu’il a complètement changé pour une femme qu’il aime. Il lui est tellement dévoué qu’il ne veut montrer cet amour à personne. La princesse sait parfaitement qu’il parle d’elle, mais ne répond pas. Elle n’a pas confiance en ses propres sentiments et continue à garder ses distances. Son mari a une attitude extrêmement indulgente envers les amoureux, car il ignore leurs véritables leurs sentiments et tant qu’ils se comportent de manière vertueuse. C’est pourquoi elle envisage de le mettre au courant de ses sentiments.

Entre-temps, d’autres mariages sont prévus : Madame Elisabeth, la fille d’Henri II, doit épouser le roi d’Espagne et la sœur du roi doit épouser le souverain de Savoie. À l’occasion de ce double mariage, un grand tournoi doit avoir lieu, auquel participeront des challengers de différents pays. Lors d’une courte promenade à cheval précédant les festivités, le duc fait une chute et perd connaissance. La princesse est folle d’inquiétude et ne prête guère attention à son comportement qui pourrait pourtant dévoiler ses sentiments pour le duc. Lorsqu’il revient à lui, le duc comprend  à son expression, qu’elle l’aime également.

Un soir, on découvre une lettre d’amour que le duc aurait censément reçue puis perdue. La dauphine remet la lettre à la princesse, qui doit découvrir qui en est l’expéditrice. Dans cette lettre l’inconnue écrit son amour ardent pour le destinataire. Cette lettre tend donc à prouve que le duc aurait une nouvelle maîtresse. La princesse est maintenant convaincue qu’il a eu d’autres maîtresses pendant tout ce temps et a honte des sentiments qu’elle lui a ouvertement exprimés après sa chute. Elle est surprise par la jalousie frénétique qui s’empare d’elle soudainement.

Pendant ce temps, le vice-comte de Chartres, un oncle de la princesse, avoue au duc qu’il s’agit en réalité d’une lettre qui lui est adressée. Il veut cependant garder le secret et lui demande de récupérer la lettre. Lorsque le duc arrive chez la princesse, il se rend vite compte du préjudice déjà causé. Ce n’est qu’avec difficulté qu’il parvient à la convaincre qu’il n’est pas le destinataire. Mais l’affaire n’est pas terminée pour autant : Le duc et la princesse travaillent de concert pour protéger la réputation du vice-comte et tombent encore plus amoureux l’un de l’autre. La jalousie surmontée et le plaisir qu’elle prend à se trouver à proximité du duc font une fois de plus comprendre à la princesse le danger qu’elle court. Elle se rend dans son domaine de Coulommiers pour prendre ses distances avec la cour et le duc.

Le prince de Clèves est abattu par cette révélation, car il avait espéré pouvoir un jour gagner son amour. Il doit maintenant reconnaître que quelqu’un d’autre y est parvenu. Il se réjouit toutefois de la confiance qu’elle lui accorde et promet de ne jamais en abuser. Il aimerait bien connaître le nom de son rival, mais la princesse ne dit rien. Toute la conversation est entendue par le duc, qui se trouve justement dans la région et qui voulait en réalité rendre visite à la princesse. Cependant lorsqu’il a vu que le prince était là, il s’est rapidement caché. Il s’éclipse maintenant sans avoir parlé à la princesse. Il est sûr qu’elle lui a parlé de lui. D’un côté, il est très heureux, mais d’un autre côté, les mesures prises par la princesse lui montrent à quel point elle est sérieuse dans sa décision de se tenir à l’écart de lui.

Pendant ce temps, le prince fait entièrement confiance à sa femme, à qui il demande de revenir à Paris à l’occasion des deux mariages. Il est certain qu’elle est assez forte pour résister d’elle-même à toute tentation. Il l’observe attentivement à la cour et est bientôt convaincu que l’homme mystérieux doit être le duc. Celui-ci, à son tour, ne peut garder pour lui les informations de la conversation qu’il a entendue et en parle à un ami. L’anecdote de l’épouse vertueuse parvient bientôt à la princesse. Celle-ci est complètement choquée, car elle ne peut pas s’expliquer comment les gens ont pu être au courant. Elle fait de graves reproches à son mari. Il n’est conscient d’aucune faute et est sûr de son côté que c’est son épouse elle-même qui a dû faire preuve d’indiscrétion. Finalement, tous deux décident de laisser l’affaire se dérouler. Mais une ombre plane désormais sur leur mariage. Le duc sait qu’il ne pourra sauver la situation qu’en avouant qu’il a écouté la conversation. Mais ce faisant, il exposerait encore plus la princesse et la blesserait davantage. Il décide donc de prendre ses distances.

Les festivités de fiançailles et de mariage commencent. La princesse remarque la réserve du duc et l’apprécie. Au tournoi, il se distingue comme l’un des meilleurs et porte sa couleur préférée, que lui seul connaît. Peu avant la fin, le roi Henri II veut livrer un dernier duel à la lance. Il se retouve, suite à ce duel, gravement blessé à l’œil. Les médecins ne peuvent pas l’aider et le roi meurt sept jours plus tard.

Le nouveau roi monte sur le trône et prive les anciens favoris de leurs pouvoirs. La princesse veut à nouveau se retirer à la campagne, tandis que la cour séjourne à Reims. Il devient bientôt évident que le prince ne peut pas accepter l’amour de sa femme pour un autre aussi sereinement qu’il le pensait. La jalousie envers le duc et le fait de savoir que celui-ci connaît les sentiments de la princesse le rongent peu à peu.

Lorsque le duc décide d’aller voir la princesse au manoir, le prince l’apprend et fait suivre le duc. Son confident suit le duc jusqu’au domaine, où celui-ci se dirige vers le pavillon du jardin et observe la princesse. Lorsqu’elle remarque le duc, elle se réfugie dans une pièce où se trouvent ses femmes de chambre. Il reste néanmoins toute la nuit dans le jardin et revient le lendemain soir, dans l’espoir qu’elle veuille tout de même le voir. Le confident du prince ne peut que rapporter qu’il a suivi le duc jusqu’au domaine où celui-ci a passé la nuit. Le prince de Clèves s’attend alors au pire et est tellement bouleversé qu’il tombe gravement malade.

Sur son lit d’hôpital, il confronte sa femme aux accusations qu’elle peut certes réfuter, mais trop tard : la santé du prince est si gravement atteinte qu’il ne tarde pas à mourir. Elle le pleure sincèrement et s’attribue une part de responsabilité dans sa mort. Cela lui fait presque oublier ses sentiments pour le duc. Celui-ci reste à distance par respect pour son deuil.

La princesse découvre que le duc a loué une chambre près de sa maison à Paris afin de pouvoir l’observer. Elle est flattée, ses sentiments pour lui se réveillent à nouveau. Pendant ce temps, le duc ne veut pas attendre plus longtemps et organise une rencontre avec la princesse avec l’aide du vice-comte. Pour la première fois depuis longtemps, ils sont seuls ensemble et peuvent discuter sans être dérangés.

La princesse lui avoue son amour et ils se révèlent tous leurs secrets ; le duc lui dit notamment qu’il a entendu la conversation à l’époque. Mais la princesse lui fait également comprendre qu’elle se reproche, ainsi qu’à lui, la mort de son mari et qu’il serait donc moralement incorrect qu’ils se marient. En outre, elle est certaine que son amour pour elle se refroidirait une fois qu’ils seraient mariés, car, selon elle, c’est ce qui se produit inévitablement dans tout mariage. Par peur de ce terrible sentiment de jalousie qu’elle connaît depuis l’épisode de la lettre, elle ne veut pas s’engager dans une relation avec lui.

Toutes les tentatives du duc pour la faire changer d’avis échouent. Elle ne le revoit plus jamais par la suite, mais se retire dans un couvent spirituel après un long voyage. Le duc tente encore pendant des années de lui faire changer d’avis, mais tous ses efforts restent vains.

La princesse reste fidèle à sa résolution jusqu’à sa mort.

J’espère que ce résumé de La princesse de Clèves vous aura plu. SI vous souhaitez lire d’autres romans classiques, vous en trouverez ici.

Merci de nous suivre.