Rhinocéros d’Eugène Ionesco résumé

Rhinocéros résumé détaillé par acte

Acte I

Un dimanche matin d’éte, deux amis se retrouvent à la terrasse d’un café sur la place d’un village tranquille. Bérenger est un employé de bureau timide et manquant d’ambition, quant à son ami Jean il semble imbu de sa personne. Jean reproche à Bérenger son penchant pour la boisson et sa vie dissolue. Il lui reproche son allure debraillée et lui fait la leçon sur la valeur du travail d’employé. Bérenger, amorphe, se défend à peine. Il explique à Jean qu’il est fatigué car il a été invité à une fête d’anniversaire la veille. Jean n’y a pas été convié. Ce dernier est un peu vexé mais essaye vaguement de le cacher.

Soudain un rhinocéros traverse bruyamment la grand-place. Les habitants du quartier ( une ménagère avec un chat, un vieux monsieur, un logicien, l’épicier, le patron du café, la serveuse …) ont suivi sa course. Les courses de la ménagère se retrouvent par terre. Tout ce beau monde commente, abasourdis, le passage de l’animal. Le logicien prend dans ses bras le chat de la ménagère, le caresse longuement, puis finit par le lui rendre. Puis ils retournent chacun à leur occupation.

Jean et Bérenger reprennent leur discussion. Jean exprime son incompréhension de la scène qui vient d’avoir lieu. Bérenger est, quant à lui, blasé. Il dit ne pas être surpris d’avoir vu ce rhinocéros. Il essaye vaguement de trouver une explication logique. Le rhinocéros se serait peut-être échappé du zoo. Jean lui explique que c’est impossible car tous les animaux du zoo ont été décimés par la peste. Bérenger tente une autre théorie sans trop y croire. Jean est agacé par sa nonchalance. Il commencent tous deux à se quereller.

Bérenger aperçoit alors la jeune Daisy, une de ses collègues de bureau, dont il est secrètement amoureux. Mais il est trop timide pour lui déclarer sa flamme.
Bérenger explique à Jean qu’il boit car il a à peine la force de vivre, que la solitude le pèse.

A une table voisine, un vieux monsieur discute avec un logicien. Ce dernier lui explique ce qu’est un syllogisme : «Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat».

Jean essaye de redonner un peu d’espoir à Bérenger en lui disant qu’il est visiblement amoureux de Daisy mais qu’elle ne va pas s’éprendre d’un ivrogne. Il lui dit qu’il faut qu’il se resaisisse.
Bérenger explique à Jean qu’il pense que Daisy éprouve des sentiments pour Dudard, un autre collègue. Bérenger est défaitiste, il a un complexe d’infériorité vis à vis de Dudard. Il ne se sent pas à la hauteur pour rivaliser avec lui.

A la table d’à côté, le logicien continue d’expliquer au vieux monsieur ses théories concernant la logique.

Les deux conversations s’entrecroisent.

rhinocéros résumé

Jean essaye de convaincre Bérenger de ne pas se laisser abattre et de tenter sa chance avec Daisy. Il lui donne des conseils pour reprendre sa vie en main. Il l’encourage même à se cultiver en allant voir des pieds de Ionesco…

Un second rhinocéros apparaît soudain, toujours aussi bruyamment, mais en sens inverse. La serveuse laisse tomber son plateau, et la ménagère apparaît effondrée, en tenant dans ses bras son chat que le rhinocéros a écrasé.

Une discussion futile s’engage entre Jean et Bérenger. Ils se posent trois questions : Etait-ce le même rhinocéros ? Avait-il une ou deux cornes ? Etait-ce un rhinocéros d’Asie ou d’Afrique ?


Pendant ce temps,  Daisy, qui est réapparue, essaye avec les autres  de remonter le moral de la ménagère.

Le ton monte, les deux amis s’emportent. Tout le monde s’en mêle. Finalement, Jean s’en va, furieux. Le logicien essaye de mettre un terme au débat sur le nombre de cornes des rhinocéros et leur origine. Mais il complique encore plus les choses et embrouille l’esprit de tout le monde. Bérenger regrette de s’être disputé avec Jean et termine la scène, seul, buvant un verre de cognac.

Acte II

Acte II Premier tableau

Le lendemain matin, dans le bureau où travaille Bérenger. Sont présents , Daisy, la jolie dactylo, Botard, l’instituteur en retraite, Dudard qui est le sous-chef du bureau, et Monsieur Papillon, le chef de service. M. Bœuf, l’un des employés, est absent. Tout le monde commente,  incrédule, ce qui s’est passé la veille.
Bérenger finit par arriver, en retard…
Ils polémiquent tous au sujet des rhinocéros.
Monsieur Papillon, les coupe et leur demande de reprendre le travail.
Il s’agace de l’absence de M. Bœuf.

Soudain apparaît Mme Bœuf, hébétée. Elle a été pourchassée jusqu’ici par un rhinocéros. Il est en bas de l’immeuble et tourne en rond. Il a détruit l’escalier de l’immeuble en tentant d’y monter.
Ils sont tous en train de le regarder par la fenêtre lorsque Mme Bœuf s’écrie soudain qu’elle reconnaît en lui son mari.
Elle s’évanouit, on s’affaire pour la ranimer. Revenue à elle, elle s’enfuit en sautant par la fenêtre et grimpant sur le dos de son mari rhinocéros.

Daisy a téléphoné aux pompiers pour qu’ils viennent les aider à sortir de l’immeuble comme l’escalier a été détruit. Les pompiers lui apprennent qu’il y a maintenant dix-sept rhinocéros dans le village. Les pompiers arrivent et les font descendre par une grande échelle posée contre la fenêtre.

Acte II Tableau 2

Bérenger rend visite à son ami Jean. Ce dernier est souffrant. Sa voix devient de plus en plus rauque, une bosse apparaît sur son front, sa peau verdit mais il ne veut pas faire venir le médecin. Il commence à tenir des propos effrayants. Il préconise un retour à l’état animal et critique l’espèce humaine.  Puis il se métamorphose lui-même complètement en rhinocéros sous le regard affolé de Bérenger.
Bérenger s’enfuit en tentant d’avertir les voisins.
Les rhinocéros sont partout dans la rue.

Acte III

Bérenger est allongé sur le divan de sa chambre. Les rhinocéros continuent leur vacarme dans la rue.  Il a un bandeau autour de la tête. Il tousse lui aussi, mais lutte pour résister à la maladie. Son collègue Dudard frappe à sa porte. Il vient prendre de ses nouvelles. Bérenger demande à Dudard s’il ne trouve pas que sa voix a changé. Dudard le rassure. Les deux collègues discutent de cet incroyable phénomène, cette épidémie de « rhinocérite« . Bérenger, lui d’ordinaire si apathique,  paraît inquiet. Dudard, au contraire, minimise la situation : Si épidémie il y a, elle n’est pas mortelle. Il explique que les rhinocéros sont inoffensifs.

Incidemment, Dudard informe Bérenger que leur chef, M. Papillon, s’est lui aussi transformé en rhinocéros. Dudard trouve cela amusant. Bérenger est indigné : « Il avait le devoir de ne pas succomber ». Dudard reproche à son collègue son intolérance et lui demande de faire preuve de compréhension. Dudard explique gaiement à Bérenger que la métamorphose de M. Papillon est bien la preuve que cela peut arriver à n’importe qui.
En regardant par la fenêtre, Bérenger aperçoit un rhinocéros avec le chapeau du logicien. Il réalise avec effroi que même un personnage aussi sensé que le logicien s’est laissé emporter par cette épidémie. Dudard s’en amuse et poursuit en disant que cette transformation du logicien pousse à réfléchir.
Entre alors Daisy, un panier sous le bras. Elle se montre surprise de la contrariété de Bérenger. Elle lui apprend que Botard est, lui aussi, devenu rhinocéros. Ses dernières paroles ont été : «Il faut suivre son temps. » explique Daisy.

Daisy a apporté de quoi déjeuner, bien qu’il ne soit pas facile de trouver des provisions. Bérenger invite Dudard à rester, mais celui-ci préfère retrouver le troupeau de rhinocéros, indiquant que son devoir est de suivre ses chefs et ses camarades. Daisy est presque soulagée que Dudard soit parti. Elle souhaitait se retrouver seule avec Bérenger.

Bérenger serre Daisy dans ses bras. Il déclare enfin sa flamme à Daisy. Ils font des projets. Daisy tente de calmer Bérenger. Mais le téléphone sonne. On entend des barrissements à l’autre bout du fil. Bérenger se précipite vers son poste de radio. Même chose… Daisy semble se faire à l’idée : «Que veux-tu qu’on y fasse ? Il faut être raisonnable, tâcher de s’entendre avec eux. « 

Bérenger lui parle de sauver le monde. Elle lui répond qu’il est fou. Il lui parle d’amour. Elle lui parle de l’énergie des rhinocéros. Il lui donne une gifle puis se répand en excuses.
En vain. Charmée par le « chant » des rhinocéros, Daisy s’en va.

Bérenger reste seul devant sa glace. Que faire ? Il hésite  un instant  se demandant s’il ne doit pas lui aussi les suivre. Son corps et son visage d’homme lui déplaisent. Mais il se dit qu’il est trop tard pour devenir rhinocéros. Il décide de résister jusqu’au bout. Il a une carabine, il se défendra coûte que coûte.
Il restera un homme, le dernier des hommes.

Fin

Vous pouvez approfondir votre lecture en lisant la biographie d’Eugène Ionesco, ici ou en lisant cet article sur le théâtre de l’absurde.

Dans cette pièce, Ionesco dénonce le fascisme et le totalitarisme tout comme George Orwell dans La Ferme des Animaux, dont vous pouvez lire le résumé ici.

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